Expression de BerEP4 dans les carcinomes de Merkel : un piège diagnostique potentiel - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Le carcinome de Merkel (CCM) est un carcinome neuroendocrine primitif cutané agressif. L’intégration du polyomavirus à cellules de Merkel (MCPyV) est responsable du développement d’environ 80 % des tumeurs CCM. Au microscope, le CCM apparaît comme une prolifération de cellules tumorales basaloïdes. Par conséquent, les autres proliférations carcinomateuses basaloïdes telles que les métastases de carcinomes neuroendocrines extracutanés (eCNE) ainsi que les carcinomes basocellulaires (CBC) représentent les principaux diagnostics différentiels de cette entité. BerEP4, anticorps monoclonal dirigé contre EpCAM, est un outil bien établi pour le diagnostic du CBC. Cependant, la positivité de BerEP4 dans le CCM a récemment été mentionnée dans la nouvelle classification OMS, suggérant un écueil potentiel pour distinguer le CBC et le CCM. Au vu du peu de données rapportées dans la littérature, l’objectif de notre étude était d’étudier la fréquence de positivité de BerEP4 dans les CCM et d’en évaluer les conséquences en pratique diagnostique.
Matériel et méthodes |
L’expression d’EpCAM a été étudiée par immunohistochimie (score semiquantitatif), dans une cohorte multicentrique de 103 cas de CCM avec l’anticorps BerEP4. Etant donné que des différences de profils immunohistochimiques ont été rapportées entre les tumeurs viro-positives et -négatives, le statut viral des tumeurs a été déterminé par PCR en temps réel et les niveaux d’expression d’EPCAM ont été comparés entre les tumeurs MCPyV(+) et MCPyV(−). Enfin, afin d’évaluer l’intérêt d’EpCAM pour distinguer les CCM des eNEC, la positivité de BerEP4 a été évaluée sur une population additionnelle d’eNEC (n=41).
Résultats |
L’expression d’EpCAM a été observée dans 65 % des cas de MCC (n=67/103) avec une positivité diffuse et élevée (score 2) dans 49 tumeurs (48 %) (Annexe B). Par conséquent, nos résultats confirment que l’expression d’EpCAM est une caractéristique fréquente des CCM et ne permet pas de les distinguer des CBC. L’analyse des niveaux d’expression de l’EpCAM en fonction du statut viral révélait une expression différentielle entre les deux groupes avec des niveaux d’expression d’EpCAM plus élevés dans les cas viro-positifs (score 2 observé dans 14 % (3/21) et 57 % (46/81) des cas viro-négatifs et viro-positifs, respectivement ; test exact de Fisher, p<3×10−4). Parmi les 41 cas d’eNEC étudiés, 37 (90 %) présentaient une expression d’EpCAM, avec un niveau élevé et intense (score 2) dans 28 cas (68 %). Par conséquent, la positivité de BerEP4 ne peut être utilisée pour distinguer les CCM des eNEC.
Discussion |
L’expression d’EpCAM est une caractéristique fréquente des CCM. Par conséquent, les pathologistes doivent garder à l’esprit que la positivité de BerEP4 n’exclut pas le diagnostic de CCM.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : BerEP4/EPCAM, Carcinome basocellulaire, Carcinome de Merkel, Immunohistochimie
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A91 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?